Au Havre, les consommateurs peuvent faire leurs courses à prix coûtant
Il y a trois ans, deux couples ont fondé Épi Boujou, une épicerie en ligne, afin de promouvoir et démocratiser le mieux consommer à travers des produits bio, locaux dont 50 % normands et le zéro déchet. Depuis, Marjorie Catherine et William Baillehache ont repris seuls l’entreprise avec 1000 références disponibles « à commander jusqu’au mercredi. Les chalands peuvent ensuite retirer les paniers en fin de semaine dans cinq points relais sur la métropole havraise. Ils bénéficient ainsi de produits ultra-frais et nous avons un minimum de pertes », détaille la cofondatrice.
L’augmentation du chiffre d’affaires d’Épi Boujou est constante « mais trop faible vis-à-vis des charges et de l’inflation qui touche tout le monde », souligne Marjorie Catherine. « Nous avons alors mis en place une offre inédite en Normandie et même en France. Pour que les clients puissent continuer sur le même train de vie et ne dénigrent pas leur alimentation, nous proposons un abonnement mensuel de 36 euros par mois contre un accès à tout notre catalogue à prix coûtant. À zéro marge sauf les 10 % de la loi EGalim obligatoire. Pour les adhérents, on ne vend plus des produits, mais un service ! »
Ainsi, une étude montre qu’une famille avec deux enfants achète pour 460 euros de courses par mois. Elle pourrait donc faire chez Épi Boujou une économie de 115 euros (25 points en moyenne) : « Le client se remboursera son abonnement dès sa première commande et comme nous ne demandons pas de marge rétroactive à nos producteurs et nos partenaires, eux toucheront plus de 80 % de la valeur des achats. C’est sans engagement dans la durée et nous remboursons un mois par an. Notre but est de toucher les chalands du centre-ville du Havre, mais aussi les zones rurales et les quartiers prioritaires où les commerces bio sont inexistants », poursuit la commerçante.
Avec un objectif de 200 abonnés fin septembre pour atteindre l’équilibre, la coopérative havraise vient d’embaucher Valentine Hague comme chargée de communication, envisage bientôt une proposition pour les comités d’entreprise afin qu’ils prennent en charge une partie de l’abonnement des salariés et attend le retour d’un appel à projets pour le financement d’une soixantaine d’abonnements pour les bénéficiaires du Centre communal d’action sociale (CCAS) du Havre.
Par Frédéric Durand, Le 8 août 2023 à 07h00